Processus de renaissance
Il est intéressant de remarquer à quel point beaucoup de personnes ne croient pas que la naissance puisse avoir des influences sur la vie, cependant qu'elles reconnaissent volontiers, que leur naissance a directement eu des impacts particuliers de part leur personnalité, ou certains de ses aspects.
Le moment de la première inspiration est toujours un moment pénible, difficile, douloureux. Le passage du sein maternel au monde extérieur est l'expérience d'un double abandon : celui de la mère et celui d'un espace océanique idéal, d'une conscience autre.
Beaucoup d'individus ne croient pas au traumatisme de la naissance. De même, beaucoup de personnes n'ont pas de mémoires de leur naissance. Cela n'est d'ailleurs pas utile. Pas plus que le fait de connaître la respiration et les raisons qui font que nous ne respirons pas convenablement pour apprendre à respirer. Mais c'est parce que ces souvenirs sont liés à la peur et à la douleur que nous ne voulons pas les rappeler, consciemment ou inconsciemment, à la conscience. Nous pensons que revivre ces souvenirs déplaisants sera nécessairement déplaisant.
Sans le vouloir consciemment, que nous le reconnaissions ou non, au fil de sa vie, ses conflits, ses traces émotionnelles, ses nœuds, nous recréons psychiquement les conditions de notre naissance.
Du moins tant que nous n'en avons pas intégré les mémoires.
Intérieurement, nous continuons à recréer en nous les formes-pensées générées au moment de la naissance. Celles-ci se forment comme un écran entre le monde extérieur et nous. Un écran, ou un filtre, modifiant nos propres perceptions, déformant les informations qui nous viennent du monde extérieur. Ainsi, petit à petit, les informations provenant du monde extérieur sont "colorées", "déformées" par ce filtre. Et ainsi ce que nous appelons la réalité devient notre réalité. Nous croyons que ce que nous percevons est la réalité et nous croyons que le monde est réellement tel que nous le percevons.
En acceptant les souvenirs liés à la peur, celle-ci n'a plus de pouvoir sur nous.
Le revécu des mémoires de la conception est aussi très puissant et il libère beaucoup d'énergie. Ces mémoires sont généralement plus agréables, et aussi beaucoup plus subtiles. Leur retour à la mémoire consciente n'est pas directement lié à notre respiration.
Ainsi, les mémoires liées à notre conception et à notre naissance remontent à notre conscience sous forme d'images, d'impressions, de ressentis..
Comment se fait-il que la Respiration consciente puisse libérer des mémoires de la naissance ?
Le moment de la naissance est le moment de la première inspiration. C'est à ce moment précis que nous avons appris à respirer. C'est la première expérience, en tant qu'être autonome, de la vie aérienne. La première inspiration est le moment où les poumons s'ouvrent pour laisser entrer l'air et cette première sensation est douloureuse. En effet, l'air ambiant provoque une sensation de brûlure. Même lorsque la naissance se passe dans les meilleures conditions, cette sensation est intense. Nous associons alors respiration avec douleur, faculté de sentir et ressentir, abandon, froid et lumière intenses, etc.
La respiration donne aux mémoires du corps le combustible dont elles ont besoin pour s'intégrer.
Avec la Respiration, la douleur cristallisée dans ces mémoires a reçu l'oxygène et l'énergie nécessaires pour que ces mémoires prennent leur vraie place, s'intègrent. C'est ce qui se passe lors de l'intégration d'une mémoire.
La respiration redonne à une mémoire l'énergie dont elle a besoin afin qu'elle se libère de ses espaces négatifs.